Oh To Believe in Another World (Oh croire en un autre monde)

UN FILM POUR LA SYMPHONIE N° 10 de CHOSTAKOVITCH

Commandé par le Luzerner Sinfonieorchester, Oh, to Believe in Another World est un film de William Kentridge conçu pour être présenté comme un contrepoint visuel dynamique à la Symphonie n° 10 de Dimitri Chostakovitch. La musique exprime le triomphe personnel du compositeur d’avoir survécu à la dictature de Staline. Le film l’éclaire, l’interroge et l’honore.

Le film se déroule à l’intérieur de ce qui semble être un musée soviétique abandonné, qui est en fait réalisé de carton, sur la table de l’atelier de l’artiste (parfois il y a des fragments de l’atelier visibles). À l’aide d’une caméra miniature, nous nous déplaçons dans les différentes salles du musée, qui comprennent également une salle de théâtre communautaire, une piscine publique, une carrière à côté des salles principales du musée. Un couloir de vitrines contenant des personnages historiques empaillés.

Les personnages centraux du film sont Lénine, Trotsky et Staline ; Chostakovitch et son élève Elmira Nazirova (à propos de laquelle il existe différentes théories concernant sa relation avec Chostakovitch et la 10e symphonie et si son nom est intégré dans certaines des signatures clés de la symphonie) ; Maïakovski et son amante Lily Brik. Ces personnages apparaissent comme des marionnettes, mais sont également interprétés par des acteurs à l’intérieur de marionnettes. La forme est celle du collage, et la proposition plus large est que l’on doit comprendre l’histoire comme une forme de collage. Le médium artistique est une façon de penser les événements historiques.

La tâche du projet est d’essayer de montrer dans le film visuel, certaines des ambiguïtés que Chostakovitch a dû négocier, non seulement dans cette symphonie, mais dans tout le travail qu’il a fait. Nous devons trouver un moyen à la fois de reconnaître l’indépendance de la musique - qu’elle existe maintenant dans l’ère post-soviétique (nous pouvons encore sentir le voyage émotionnel de la symphonie, indépendamment de ses amarres historiques); mais en même temps reconnaître le caractère particulier de l’époque dont il provient.