L'artiste de Johannesburg, William Kentridge s’interroge sur le courant Dada dans cette nouvelle pièce basée sur le poème sonore Ursonate de 1932 - une œuvre poétique et musicale de l'artiste célèbre Kurt Schwitters. Contrairement à une sonate classique, Ursonate n'avait pas besoin d'instruments de musique pour être joué, mais seulement de la voix humaine. 

La version d'Ursonate de Kentridge diffère de celle des autres interprètes : il démontre sa capacité d'acteur et de metteur en scène en orientant l'œuvre non seulement vers l'auditeur mais aussi vers le spectateur. Tandis que la résonance des autres interprétations d'Ursonate peut être captée à l'oreille, celle de Kentridge doit être vue. 

L'artiste lit les paroles d'une partition, mais de façon dynamique et engageante, en gesticulant avec emphase pour attirer l'attention du spectateur sur sa présence incarnée sur scène. Un écran de papier au-dessus de la scène montre un flot constant d'images animées des dessins de l'artiste, orchestrées pour s'adapter au rythme de sa performance. Dans la cadence, la pièce se termine par l'arrivée de la soprano Ariadne Greif et de deux autres musiciens de l’ensemble The Knights, l'un jouant du cor français. Reprenant le poème avec une vivacité rivale, Mme Greif engage M. Kentridge dans un duo électrisant. Plus raffiné que n'importe quelle performance vintage de Dada, et plus riche en humour librement accessible, le Ursonate de Kentridge rend néanmoins hommage à ses prédécesseurs en démontrant combien le langage de l’absurde peut encore être utile pour aborder un monde qui n' a aucun sens. 

Cette pièce de performance multimédia mêle la parole, la vidéo animée et la musique improvisée mettant en vedette William Kentridge, la soprano Ariadne Greif en collaboration avec des membres de l'ensemble The Knights de Brooklyn, un collectif de musiciens aventureux voué à transformer l'expérience orchestrale et à éliminer les barrières entre le public et la musique. Il est placé sur une scène de bois récupéré et un écran en papier collé.